À Lille pendant la Grande guerre
Place « Chasseurs de Driant ». Lille
Le lieutenant-colonel Driant est tué au bois des Caures, le 22 février 1916. Il commandait les 56e et 59e bataillons de chasseurs. Un grand nombre de ses soldats périrent les 21, 22 et 23 février, pris dans l’intense bombardement qui devait selon les Allemands, leur ouvrir la route vers Verdun, la place des chasseurs de Driant perpétue la mémoire de la résistance de ces chasseurs.
Au moins une dizaine de Lillois disparaissent lors de cette attaque. Ils n’ont pas de sépulture et leur mort n’est officialisée que dans les années 20.
Appartenant au 56e bataillon peuvent être cités deux soldats de la classe 1905, ils ont donc 31 ans à leur décès. Il s’agit de Druelle Désiré Gustave, caporal depuis le 1er février, magasinier, il habite rue Malpart au moment du recrutement. Le jugement transcrit entérinant son décès est du 5 décembre 1921 ; de Dernoncourt Henri Julien, cordonnier, rue Saint-Sauveur. Il est porté disparu, la date de son décès est fixée par le tribunal de Lille le 12 décembre 1921. La même année est transcrit le jugement concernant Dousselaere Émile Louis, lamineur habitant rue des Rogations, il est incorporé avec la classe 1906. Trois dates figurent dans la fiche de Derue Auguste Gustave, 21, 22, 23 (21 et 23 sont barrés). Imprimeur, il habite rue Nationale. La transcription de son décès est effectué en 1919. Plus âgé, Vanden Brande Georges Édouard est de la classe 1903. Coupeur il habite rue d’Austerlitz et est marié. Ajourné d’office en 1906 puis en 1907 pour faiblesse générale, il sera affecté lors de la mobilisation générale au 84e RI, passe au 56e bataillon chasseurs à pied au 31 janvier 1915. Tué à l’ennemi, la transcription de son décès a lieu en 1920. Jongmans Médard Henri de la classe 1906 est déclaré décédé d’après la fiche de position. La transcription du décès est faite en 1921. Il était menuisier ébéniste. Vanden Bossche Adolphe François était lui aussi ébéniste, il habitait rue d’Avesnes. La transcription du décès est effectuée en 1921. De la classe 1908, Dobbels Émile Gaston est déclaré : tué à l’ennemi. Tailleur d’habits, il habite rue de Fives. Réformé le 13 octobre 1910 à St Dié pour tuberculose contractée en service, il est reconnu apte au service en août 1911, mais maintenu dans ses foyers. Il est mobilisé en août 1914.
La bataille autour du bois des Caures est meurtrière et fait aussi des victimes dans le 16e bataillon, Prêtre Julien Émile, classe 1906, scieur de long, habitant rue d’Iéna qui est cité aux Armées « Patrouilleur volontaire a eu une très belle attitude au feu. A porté un précieux concours à son chef et a fait l’admiration de ses camarades. » La date de son décès est fixée par jugement, il a fallu aussi choisir entre ces trois dates : 21, 22 ou 23. Delefolly Albert Jean Baptiste dont la date de décès est estimée antérieure au 5 juin 1916, est enterré au voisinage du chemin carossable qui mène au bois des Caures, la transcription du décès est faite en 1920.
Yvette Henel, © 2019